Mignault, village entouré de verdure…
En 1930, le village de Mignault était décrit comme «une vraie oasis de verdure, assise entre le pays du charbon et celui de la pierre…elle est joliment bordée de forêts : le bois royal de Courrières, le bois Notre-Dame de Houdeng, les bois de l’Enfer et de Naast.»
Le passé lointain de ce village…
L’archéologue Emile de Munck trouva des armes, des haches, des pointes, des racloirs, des marteaux, etc. taillés dans des silex originaires de Spiennes. La découverte de poteries confirme la présence d’individus aux époques gauloises et gallo-romaines.
Dans un texte officiel, un testament daté de 661, «l’existence» de Mignault apparaît. Sainte Aldegonde lègue «Miniacum villam cum ecclesia» c’est-à-dire «Mignault avec son église» à un monastère de Maubeuge.
Mignault, une commune essentiellement agricole…
De nombreuses fermes, souvent avec un passé élogieux, ont marqué l’histoire locale et même plus… : la ferme du Petit-Strépy, la ferme Delcourt, la ferme Delhove, la ferme de Cantraine, la ferme de Soumiaux, la ferme d’Houbrouge… Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le village conserva son mode de vie traditionnel. Les habitants trouvaient la plupart de leurs subsistances sur place.
Début du XIXe siècle, on comptait notamment une tannerie, une brasserie, une tonnellerie, une corderie, une fabrique de chicorée.
On y filait la laine à domicile, ainsi que le lin dont on tissait la toile pour la revente ou pour l’usage du ménage. En 1824 sont répertoriés 15 tisserands et 160 fileuses, 12 cabaretiers, 6 boutiquiers, 3 maréchaux-ferrants, 1 charron, 2 meuniers, 1 bourrelier, 1 boucher, 1 tailleur, 1 couturière, 1 tonnelier, 1 cordonnier, 3 sabotiers et 12 bûcherons. En 1905, le nombre de cabaretiers était passé à 42, celui des boutiquiers à 16.
L’enseignement à Mignault
Comme dans beaucoup de petites communes, le clerc cumulait ses fonctions avec celle d’instituteur. Augustin Jonart, clerc, tint l’école jusqu’en 1817 dans une pièce de son habitation. Son fils lui succéda. À cette époque, la rétribution de l’enseignant était assurée par un traitement fixe de la commune, une allocation du bureau de bienfaisance et les rémunérations des «élèves payants». En 1861, une école communale fut construite. En 1866, à la demande de l’Administration communale, la comtesse Emerence de Boudry fit construire une école pour filles sur un terrain qui lui appartenait à Mignault. En 1892, on appropria un bâtiment ayant servi de grange. Au début de l’existence de cette école, une rétribution était demandée aux élèves. Celles dont les parents étaient solvables payaient 1,25 f par mois, les autres 0,6 f.
La tour de l’église, un joyau pour le patrimoine local
L’emplacement de l’église, aussi ancien que le village, remonte au VIIe siècle. Le clocher de l’édifice actuel date de 1518 et est de style gothique. Le portail est surmonté d’une sculpture représentant la charité de saint Martin, avec un écusson des armes de Pierre Joly, abbé de Saint- Feuillien.
De nos jours, plus sensibles à la nature, au bon air et à la tranquillité, la plupart des gens dirigent leur choix de résidence vers
des villages comme Mignault proches d’axes routiers importants. C’est pourquoi on a vu s’élever de nombreuses habitations à
travers tout le village tout au long de ces 25 dernières années.
(ouvrages consultés : Le Centre, édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Centre, 1930 ; Le Roeulx, édité par le
Syndicat d’Initiative, 1980)
Patrick Renaux